jeudi 10 juillet 2008

Diary of the Dead



Diary of the Dead
USA 2008

Avec Shawn Roberts, Megan Park
Michelle Morgan, Nock Alachiotis,
Matt Birman, George Buza, Josgua Close
Joe Dinicol, Christopher Cordell




Des étudiants en cinéma et leur professeur décident de tourner leur film de fin d’année (un film d’horreur à petit budget) dans une forêt. Au cours du tournage, ils observent des comportements étranges venant des populations alentours, avant de comprendre avec effroi qu’il s’agit de morts revenus à la vie et dotés d’un appétit féroce. Terrorisés, ils deviendront les témoins d’un monde qui en quelques heures basculera dans le chaos total.
En choisissant de braquer leurs caméras sur les zombies et les horreurs bien réelles auxquels ils sont confrontés, ces jeunes cinéastes s’improvisent "Historiens" de leur époque dans un style cinéma-vérité : le documentaire filmé à la première personne.



Une leçon de cinéma sur le cinéma


A propos du film à la première personne

Le procédé est déjà quelque peu connu, l’interactivité de la caméra subjective est un moyen considérablement accrocheur pour le spectateur d’aujourd’hui, puisque évoluant dans un monde où l’omniprésence des caméras est avérée et à la porté de tous.




Le style effet choc, peur par immersion, via la caméra subjective avait depuis, le maladroit mais ingénieux, Projet Blair Witch, fait des émules. Mais il s’agissait jusque là de pétards mouillés (voir l’affligeant Cloverfield). Comme si le style "shooting à la première personne" pouvait à lui seul compenser l’absence de maîtrise et surtout l’absence de fond. Depuis, REC de Jaume Blaguero et Paco Plaza, a redonné ses lettres de noblesses au genre avec cet hallucinant train fantôme live. Et Romero surfant sur la vague injecte avec sa subversion habituelle une réflexion habile sur le médium exploité. Du grand art !



George Romero dans son intelligent "Quintuple cinématographique" dédié aux morts vivants, ne cesse d’explorer l’abyssale thématique du genre comme métaphore des maux de notre société. Terriblement contemporain, Diary of the Dead marquera comme les précédents opus du réalisateur, un nouveau constat de la singularité de son époque. Celle du 21ème siècle, de la sur-médiatisation et du tout vidéo. Aujourd’hui n’importe qui peut s’improviser reporter via son téléphone portable et l’ère numérique a vu l’explosion des différents moyens de communications et surtout de retransmission de la réalité.






L’image a remplacé l’écriture et tout le monde peut devenir l’archiviste de son époque. A ce sujet George Romero apporte sa réponse cinématographique au cinéma « vérité » et au format documentaire des reportages télés. Il exploite ainsi dans sa thématique et sa mise en scène les débordements et les limites de la télé réalité et des différents supports médias, allant du voyeurisme à l’opportunisme. Brillant et efficace ! Et Surtout, bien plus légitime que le gore putassier des autres Hostel et Saw 4.

Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

Aucun commentaire: